Pas sûr que tout le monde le connaisse, à Auvillars… C’est pourtant ici, dans le village d’enfance de son épouse, Denise, qu’il a vécu avec sa famille de 1970 jusqu’à son décès en 2015, à l’âge de 88 ans.

Il laisse derrière lui une collection de quelques 200 tableaux, la plupart vendus à l’occasion d’expositions ou de commandes. Beaucoup de ses œuvres sont inspirées par la plaine de Saône qu’il a peinte sous toutes ses facettes. Les représentations d’ Auvillars et de ses alentours sont particulièrement parlantes car elles nous sont familières tout en appartenant déjà au passé : il y a le coin qui a changé mais qu’on reconnaît encore (la rue des rouliers sous la neige, la rue du tertre ou le pont de la rue de l’église), celui qui a disparu (la ferme de la famille Henry), ou celui qui semble immortel (le château).

Mieux que des photos ou des cartes postales, Michel Euvrard évoque des atmosphères très réalistes, comme la forêt sous la neige ou la porteuse de fagot. Autant de témoignages précieux pour qui regarde vivre son village.

Il n’ aimait pas trop exécuter les portraits, confie Denise, mais il en a fait quelques-uns dont un couple de mariés (une commande) et surtout cette magnifique tête de Christ, d’après une sculpture en bois de Ligier Richier exposée au Louvre. Elle lui a été commandée deux fois. Il a aussi exécuté plusieurs natures mortes.

De nombreuses coupures de presse, collectionnées par son épouse, montrent la vivacité de sa production. Né en 1927, passionné par le dessin et la peinture, il suit des cours aux Beaux-Arts de Dijon de 1940 à 1942, parallèlement à une formation en dessin industriel.
Il expose pour la première fois en 1946 et ne s’arrêtera qu’en 1982: il a notamment exposé au 2e salon de l’Armée à Paris en 1950, puis régulièrement aux salons de l’Essor (union des artistes et artisans d’art bourguignons) jusqu’en 1973, au studio Darcy à Dijon, au salon de la société des Beaux-Arts de Dijon, au salon international de Deauville et celui de la Côte d’Azur, etc…
A partir de 1973, installé définitivement à Auvillars, il expose régulièrement à Seurre, à la Maison Bossuet. En 1982, ses deux dernières expositions seront celles organisées par l’association « Les amis de l’hospice de Seurre » (où il côtoie un autre peintre natif d’Auvillars, François Orlandini) et par le Comité des fêtes de Franxault.

BOSSUET

Tout son temps libre, il le passe dans son atelier installé dans un petit chalet au fond du jardin. Son épouse est sa première critique, qu’il écoute avec attention.

Mais à partir de 1982, peu de temps après son départ en retraite, Michel Euvrard ne peint plus. Il ne s’intéresse plus à ses pigeons et les vend. Il ne veut plus voir personne hormis sa famille. Il s’étiole dans son fauteuil, son esprit s’éteint tout doucement. Les médecins parlent d’ Alzheimer…
Sa mémoire s’en est allée avec la maladie, mais elle reste imprimée là, dans ses tableaux.

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