Dans le jardin de Marie-France, les fleurs se taillent la part du lion : oeillets, pivoines, digitales ou rosiers font l’objet des soins attentifs de la jardinière.

Mais des invitées inattendues sont apparues, comme chaque année, dans la prairie. Ce sont des orchidées sauvages, de celles qu’on remarque à peine au milieu des grandes herbes et qui finiraient bien dans la tondeuse si on n’y prend pas garde ! Trois espèces prospèrent ici jusqu’en début d’été. Elles ne sont pas menacées d’extinction mais sont tout de même surveillées par les botanistes.
Il y a parmi elles l’ orchis pyramidal, qui doit son nom bien sûr à la forme de sa fleur. D’une élégante couleur rose, elle mesure 50 cm et pousse dans les prairies sèches et bien exposées. Elle n’a pas de nectar : l’attirance des pollinisateurs est un leurre !

On trouve aussi l’ orchis bouc. On comprend le nom si on pose son nez sur la fleur… Cette plante robuste peut mesurer jusqu’à 1 m . Il peut se passer plusieurs années entre la germination et la floraison car la plante doit avoir accumulé des réserves suffisantes pour prospérer. D’abord, la germination des graines dépend de « l’interaction très subtile avec un champignon du sol » (source : ZoomNature), ensuite il faudra que la plante atteigne le stade de 4 ou 5 feuilles pour enfin émettre des fleurs.
Elle est en forte augmentation depuis les années 1990, alors que l’espèce semblait aux limites de sa répartition : il semblerait que la belle apprécie la chaleur et le sec engendrés par le changement climatique.

Enfin, voilà l’ ophrys abeille. Des trois, c’est elle qui ressemble le plus aux orchidées tropicales que l’on connaît. Elle doit son nom au fait qu’elle est pollinisée par les abeilles solitaires sauvages : elle attire les bourdons en produisant une odeur qui ressemble à celle de l’abeille femelle. Mais si la fécondation par l’insecte échoue, elle est capable de s’auto- féconder.

Elle est protégée dans certaines régions, dont la Franche-Comté.

Après cette parenthèse botanique chez Marie-France, je suis partie scruter le sol de mon jardin. Pas trace d’orchidée. Sauf que…des plantes maintes fois tondues attirent mon attention, de petites fleurs mauves sont apparues, qui ressembleraient bien à des orchidées…

Mais non. Fausse alerte. L’application PlantNet sur mon téléphone me dit qu’il s’agit d’ « iris fétide », une plante des talus ombragés commune en Europe de l’ouest. Il est réputé toxique pour l’homme et le bétail mais il faisait partie de la pharmacopée du Moyen-Age. Alors à partir d’aujourd’hui, je ferai attention en passant la tondeuse car il paraît que la plante produit de très belles baies rouge corail en automne. Et puis qui sait, j’ai peut-être déjà tondu des orchidées…

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