Après avoir publié une première série de portraits, voilà que la mémoire de Laurence a fait remonter à la surface des détails qui lui avaient fait défaut la première fois.
Elle s’est d’abord souvenu que tout le monde au village appelait Armande Germain, cette vieille fille richissime qui vivait comme une pauvresse, « la Moblotte »…allez savoir pourquoi ! Elle serait la nièce d’un monsieur Bourgeot, le sénateur défenseur de l’agriculture et propriétaire du château de Pierre-de Bresse, ou le maire de la Villeneuve… c’est là que la mémoire et l’Histoire ont un peu de mal à se rejoindre !
Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’on demandait à la Moblotte pourquoi elle vivait aussi pauvrement avec une telle fortune elle répondait : « Mais parce que j’y aime ! » Imparable.
Quant à Marie Simonnet, dite « Marie Bique », objet de moqueries des plus jeunes, elle a maintenant un visage puisque Laurence a retrouvé une photo d’elle, prise dans les années 50. Sa physionomie particulière a même inspiré un costume lors d’une fête de carnaval !
La sœur de Laurence, Cécile, évoque également dans ses mémoires recueillies par son fils Emmanuel, cette voisine un peu spéciale :
« A côté de chez mes parents* habitait une vieille fille qui était sale et mal habillée. Un hiver, alors que la neige était tombée à gros flocons, Huguette* et moi nous nous étions amusées à lancer des boules de neige à cette voisine. De la fenêtre du château, la grand-mère nous a vues. Et quand nous sommes rentrées au château, moi on ne m’a pas touchée, mais on m’a renvoyée chez moi; quant à Huguette, elle a eu droit à une fessée maison, comme quoi on n’avait pas le droit de s’attaquer à des vieilles personnes. »
* place de l’église, ferme de la Maréchaude
* Huguette Crabbe, fille unique de la châtelaine
On ne plaisante pas avec le respect…
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