Il faut bien se l’avouer, les parfums de Noël sont un peu pâlichons cette année : guerre en Ukraine, inflation, grève à la SNCF…et puis le covid qui repointe son nez en faisant équipe avec la grippe cette fois-ci. Même les illuminations dans le village en ont pris un coup ! Le bas d’Auvillars, d’habitude si généreux en couleurs et lumières, s’est fait plus discret. Le coût de l’électricité bien sûr… Mais quelques irréductibles auvillarsois ne se sont pas laissé gagner par la morosité ambiante, et leurs maisons arborent les traditionnelles décorations sans lesquelles Noël ne serait pas Noël !

Pourtant, elle avait bien commencé, l’histoire de ces illuminations, on pensait la tradition indestructible. Mais voilà…il en a coulé sous les ponts depuis que Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique, a décoré le premier sapin d’une guirlande lumineuse, en 1880 à New-York. Puis les vitrines des magasins ont suivi, et la popularité des lumières de Noël explose chez les particuliers avec l’alimentation en électricité des foyers.

En Europe, depuis les années 2000, il y a même des concours de maisons illuminées ! On n’en est donc plus là, il nous reste à savourer la magie de Noël en admirant ces quelques façades .

Et le Père Noël dans tout ça ? Pour lui aussi la hotte est un peu moins garnie que d’habitude. On parle de cadeaux faits maison, de jouets de seconde main…la débrouille, quoi. Ses lutins sauront sûrement s’adapter.

En tous cas, il peut s’estimer heureux le Père Noël ! Car il a bien failli disparaître à Dijon, brûlé vif, le 23 décembre 1951. Dans ces années d’après-guerre, les chrétiens veulent lutter contre le triomphe du modèle américain et rendre à Noël sa dimension chrétienne. Le Père Noël est donc condamné par le clergé comme « usurpateur hérétique », et son effigie, accrochée aux grilles de la cathédrale Saint-Bénigne, est brûlée devant un parterre de 250 enfants et leurs parents. Doux parfum de Moyen-Age… Une polémique entre croyants et non-croyants voit le jour, et Dijon devient un moment le centre du monde : la presse nationale et internationale s’empare du sujet, ainsi que des écrivains. Le célèbre ethnologue Claude Lévi-Strauss écrira même un essai sur « le Père Noël supplicié ».

Pour mettre fin à cet épisode, le maire de Dijon, le chanoine Kir, fait monter sur le toit de la mairie, le lendemain, un Père-Noël qui s’adresse chaleureusement aux enfants venus nombreux sur la place de la libération. Fin de l’histoire ! Et joyeux Noël.

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