(Toute allusion au film avec Alain D. serait purement fortuite…)

Vos jeunes fruitiers récemment plantés dépérissent ? Vos salades s’étiolent lamentablement ? Vos pieds de tomates semblent avoir fondu ? Ne cherchez plus ! Les coupables sont sûrement un de ces deux-là : la courtilière ou le campagnol. Rien à voir entre eux, sauf un pouvoir de nuisance hors du commun qui met les nerfs en pelote à plus d’un jardinier.

La courtilière ou taupe-grillon est un insecte fouisseur nocturne dont le nom vient de « courtil », qui signifie « petit jardin » en ancien français. Ce beau spécimen vient de chez Marie-France (elle en a de la chance…)

Elle mesure entre 5 et 10 cm, peut creuser et voler, et elle vit dans des milieux plutôt humides ; le tas de compost est son lit favori, d’ailleurs. Elle se déplace en creusant des galeries au ras du sol et pond des centaines d’oeufs à 25 cm de profondeur.

Le problème, c’est son régime alimentaire. Elle est omnivore : elle se délecte de vers de terre et de larves diverses parmi lesquelles des nuisibles pour le jardin, ce qui pourrait la rendre utile…si ce n’était son penchant pour les racines et tubercules qu’elle rencontre sur son passage souterrain ! Et là, c’est le carnage.

Le lindane, produit très toxique, n’est plus autorisé pour l’éliminer, et heureusement d’ailleurs. Alors que faire, docteur ?

D’abord, éloigner le plus possible le tas de compost du potager. Du printemps à la fin de l’été, on peut enterrer au ras du sol des boîtes de conserve remplies à moitié d’eau et d’huile pour que les bestioles se noient. Il paraît aussi qu’elles détestent le marc de café… A essayer. Mais il faut surtout favoriser la présence des prédateurs : rapaces nocturnes, chats, renards, hérissons, poules. Laisser faire la nature…piochez et ils n’auront qu’à se servir !

Son acolyte le campagnol ou rat-taupier, s’il est très différent, n’a rien à lui envier côté ravages. La bête est mignonne, certes…

Mais avec son air de ne pas y toucher, elle peut dévaster des surfaces impressionnantes de cultures. Son mode de vie souterrain et nocturne rend le campagnol difficile à chasser et à réguler. De plus, il se reproduit très vite et ses prédateurs de moins en moins nombreux (renards, blaireaux) car ils sont victimes d’une chasse injuste et cruelle toujours en vigueur.

Végétarien, il sévit dans les potagers, les vergers et les champs. On repère sa présence aux trous entourés d’un petit monticule de terre qui marque l’entrée de sa galerie. Et cerise sur le gâteau, il véhicule des maladies pas rigolotes du tout comme la rage, la listériose ou l’échinococcose…

Le tourteau de ricin enfoui peut être une solution, mais c’est un poison violent pour d’autres animaux. Quant aux pièges, ils ne suffisent pas du tout pour exterminer une population exponentielle.

Chez moi, j’applique une solution toute simple, peu coûteuse et efficace : outre la présence d’un chat particulièrement doué pour la chasse et qui aime bien inviter ses copains à festoyer, je plante ça et là des fers à béton que je coiffe d’une bouteille en plastique. L’air qui s’engouffre dans la bouteille provoque des vibrations sur le fer en se répercutant dans le sol. Succès garanti ! Mes visiteurs indésirables ont déménagé chez les voisins…

Mais ne pas oublier que les prédateurs naturels sont les plus efficaces, un renard peut manger 30 000 campagnols par an ! Il est malheureusement toujours considéré comme nuisible, comme le blaireau ou la belette. Les rapaces sont en régression car on détruit leur habitat au profit des terres cultivables…

A méditer.

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