J’ai fait sa rencontre en cueillant des prunes. Un gros insecte noir avec une bande orange sur l’abdomen, silhouette de guêpe, inconnu au bataillon…Il se gave de la chair d’un gros fruit jaune dégoulinant de jus sans faire attention à moi. Je l’observe un moment, il ne me rappelle rien mais j’ai un pressentiment : et si c’était lui, le fameux frelon asiatique ?

Après recherche, maintenant j’en suis sûre : c’est bien lui ! On ne peut pas le confondre avec ses cousins.

Repéré pour la première fois dans le sud-ouest en 2004, arrivé d’Asie probablement par cargo, il a mis quelques années pour atteindre la façade est du pays mais c’est fait depuis 2020.

Pas plus dangereux pour l’homme que son cousin européen, sa mauvaise réputation lui vient du fait qu’il est un redoutable destructeur d’abeilles (il est d’ailleurs classé « espèce exotique envahissante » depuis 2013). Lui, il se nourrit principalement de fruits. Les abeilles, qu’il capture en plein vol à l’entrée de la ruche, sont une source de protéines indispensable à la croissance de ses larves. Au même titre que les chenilles de la pyrale du buis, mais là on pleurera moins…

Les dégâts sur les ruches sont au paroxysme à la fin de l’été, les frelons pouvant même s’attaquer au couvain à l’intérieur.

Leur nid, de forme ronde, ils l’installent tout en haut d’un arbre ou sous un toit, dans une cheminée ou un garage. Il peut abriter 2000 insectes.

A ce jour, il n’existe pas de mesure permettant d’éradiquer ce fléau. Le principal moyen de lutte est la destruction des nids, de la fin du printemps à l’automne (ils sont vides en hiver). Pour cela, les professionnels introduisent dans le nid du soufre ou de la poudre de pyrèthre qui tuent les insectes à l’intérieur sans dommage pour les autres espèces. Il est donc important de signaler la présence de ces nids en mairie ou en préfecture. Et de ne surtout pas intervenir soi-même ! Le Museum National d’Histoire Naturelle (MNHN) réalise également l’inventaire de ces nids à l’aide d’un formulaire en ligne pour étayer ses recherches.

Quant aux apiculteurs, certains installent à l’entrée des ruches des grilles de protection qui empêchent les frelons de rentrer pour attaquer le couvain.

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