On ne connaît pas sa date de naissance, mais les plus anciens d’Auvillars vous diront qu’ils l’ont toujours vu. Jusqu’à l’apparition des lave-linge dans les foyers, il rassemblait le temps d’une lessive les femmes du village : les conversations allaient bon train, parfois aussi les chamailleries comme la course aux meilleures places lorsque l’eau était renouvelée, se souvient Laurence.
Comment imaginer aujourd’hui, en regardant tourner le tambour de la machine, que laver du linge peut être un véritable tour de force physique ? Je n’ose même pas penser à ce que pouvait être l’essorage d’un drap en lin…
Dans ses mémoires, Cécile Seignez, née Viellard, raconte :
« Devant la maison d’Auvillars, il y avait un chemin qui descendait jusqu’au lavoir. Tous les jeudis, les jours de repos de l’école, je passais mon après-midi au lavoir, souvent avec ma sœur Marie-Laurence (ou avec maman et Mme Nicot), pour laver la lessive de neuf personnes, sans oublier les couches de Madeleine. Le lavoir était à tout vent, pas couvert, mais heureusement pas très loin de chez nous. Le chemin était en descente mais assez cahoteux. On prenait la brouette pour transporter le linge, et la caisse avec de la paille pour ne pas avoir mal aux genoux. C’est peut-être pour ça que j’ai mal aux genoux maintenant. »
Sur la photo prise par Cécile, qui date d’août 1954, on peut voir Madeleine Viellard, Mme Nicot et Elisabeth Viellard un jour de lessive.
Lorsque le lavoir n’a plus accueilli de lavandières, il est devenu un bassin de pêche à la truite à l’occasion de la fête annuelle des pompiers, jusque dans les années 1990. Et puis la compagnie des pompiers volontaires d’Auvillars a été dissoute…et le lavoir s’est endormi.
Il nous reste maintenant le devoir de le maintenir en vie en lui gardant son aspect originel.
0 commentaire